Héritier de Byzance et de Bagdad
Héritier de Byzance et de Bagdad, l'Empire ottoman est le
    dernier grand empire méditerranéen. Dans la manière de se
    nourrir, de se vêtir, de se parer, de se divertir, on trouve
    des éléments qui viennent des confins de l'Asie centrale à la
    plaine hongroise, de l'Arabie heureuse aux riches terres du
    Maghreb. La synthèse se fait à Istanbul où affluent, venues
    tenter l'aventure ou amenées de force, toutes les populations
    de l'Empire : Turcs musulmans, chrétiens des Balkans et
    d'Anatolie, Grecs, juifs séfarades de la péninsule Ibérique et
    d'Italie, Arabes, Persans, esclaves affranchis et convertis du
    Caucase, de l'Europe chrétienne ou d'Afrique noire. Elles se
    côtoient forte chacune de ses traditions donnant naissance à
    une civilisation construite sur la synthèse de ces éléments
    épars.
Les nations de l’Empire millet
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, la fiscalité ottomane, s'alourdit et change de nature avec le renforcement des autonomies locales. Elles bénéficient aux notables provinciaux musulmans ou chrétiens qui appartiennent aux élites traditionnelles et s'étendent aux responsables religieux. Ces derniers sortent du cadre spirituel pour percevoir l'impôt, administrer, représenter leurs ouailles et rendre justice. Au XIXe siècle, les communautés confessionnelles deviennent des unités administratives (millet, nation) qui apparaissent dès lors comme un rouage essentiel du fonctionnement de l'Empire.
Source: Institut du Monde Arabe, Paris

